Les législateurs de Floride tirent la sonnette d’alarme sur les excès politiques dans les nominations universitaires
Les législateurs noirs de Floride expriment de graves inquiétudes quant à l’ingérence politique dans les nominations présidentielles des universités, citant les conséquences néfastes sur l’intégrité et la gouvernance de l’enseignement supérieur en 2025.

Les législateurs de Floride tirent la sonnette d’alarme sur les excès politiques dans les nominations universitaires
Dans une démonstration frappante d'inquiétude quant à l'orientation de l'enseignement supérieur dans le Sunshine State, trois législateurs noirs de la Florida House—Reps. LaVon Bracy Davis, Ashley Gantt et Michele Rayner ont récemment exprimé leur inquiétude face à ce qu'ils décrivent comme une atteinte politique excessive. Selon eux, cette tendance constitue une menace importante pour l’intégrité et l’indépendance des universités publiques de Floride. Ils affirment que l’intégrité des établissements d’enseignement est compromise par des nominations à des postes de direction motivées par des considérations politiques, ce qui porte atteinte aux principes de la liberté académique.
Les législateurs ont spécifiquement souligné plusieurs nominations qui ont fait sourciller. Il s'agit notamment de Richard Corcoran en tant que président du New College of Florida, Jeanette Nuñez en tant que présidente de la Florida International University et Marva Johnson en tant que directrice de la Florida A&M University. Ils ont noté que la nomination de Johnson, en particulier, avait fait face à de fortes réactions négatives, les étudiants protestant contre ce qu’ils considéraient comme un manque de transparence et un dédain à l’égard de leurs préoccupations. Il convient de mentionner que beaucoup estiment que de telles décisions reflètent un modèle inquiétant de politisation plutôt que le respect du mérite académique.
Préoccupations concernant les choix de leadership
Les dissidents ont également exprimé leur forte opposition à la nomination de l’ancien sénateur américain Ben Sasse au poste de président de l’Université de Floride, soulignant son expérience insuffisante en matière de direction académique et son alignement sur des politiques controversées qualifiées d’« anti-WOKE » et d’« anti-DEI » (Diversité, Équité et Inclusion). Ceci est important dans la mesure où les cadres DEI sont destinés à favoriser la représentation et l’équité, mais leur existence devient une question brûlante dans les universités du pays. Les législateurs affirment que la présence de Sasse a porté un préjudice tangible à la réputation de l’UF et à la qualité de l’éducation qui y est proposée.
Il est intéressant de noter que la nomination de Santa Ono comme finaliste à la présidence de l’UF a été écartée, prétendument en raison de personnalités politiques exprimant publiquement leur opposition à ses opinions sur des sujets critiques tels que la DEI et le changement climatique. Le Conseil des gouverneurs, en grande partie nommé par le gouverneur Ron DeSantis, aurait longuement interrogé Ono sur ces sujets avant de se prononcer contre lui. Cet exemple donne à réfléchir et témoigne d’un récit plus large d’ingérence politique croissante dans la gouvernance de l’éducation.
Les législateurs soutiennent que le problème ne concerne pas les personnalités individuelles mais plutôt le processus global d’engagement et de gouvernance. Les efforts visant à impliquer les étudiants et les professeurs dans les comités de recherche présidentiels ont été bloqués, comme le montre le blocage d'une législation initialement soutenue par la Chambre, mais qui est ensuite décédée au Sénat, bien que DeSantis ait signalé qu'il y opposerait son veto. Ce manque de transparence met en lumière les inquiétudes croissantes concernant la manière dont les établissements d'enseignement supérieur sont gouvernés en Floride.
Un paysage plus large de pression politique
Alors que les législateurs de Floride expriment leurs inquiétudes, ce qui se passe ici reflète une tendance nationale plus large. Selon diversité.com, l’enseignement supérieur est de plus en plus devenu un champ de bataille politique, les établissements publics et privés étant confrontés à des pressions croissantes pour réviser les programmes et éliminer les programmes de diversité. Cette situation est encore compliquée par un environnement législatif qui cherche à restreindre les discussions sur la race, le sexe et d'autres sujets sensibles sous la bannière de la promotion de la « diversité des points de vue ».
Le Stop W.O.K.E. de Floride. Act, qui interdit l’enseignement susceptible de susciter des sentiments de « culpabilité » ou d’« angoisse » fondés sur la race, illustre cette tendance. De telles réglementations ont conduit à des annulations de cours et à des refontes majeures des programmes dans tout l’État. Malheureusement, la Floride n’est pas seule ; de nombreux États adoptent des lois qui restreignent la liberté académique au nom de l’alignement politique, affectant les pratiques d’embauche et même la mission essentielle des universités de promouvoir un dialogue inclusif.
L’Association américaine des professeurs d’université (AAUP) est également intervenue sur le sujet, notant que l’ingérence politique s’est considérablement intensifiée, en particulier dans des États comme la Floride, la Caroline du Nord, le Tennessee et le Texas. Cette ingérence se manifeste souvent par une législation qui non seulement limite l’enseignement de concepts critiques, mais porte également atteinte aux droits des professeurs et au rôle essentiel des universités en tant que bastions de la libre recherche.
Alors que nous réfléchissons au paysage actuel de l’enseignement supérieur en Floride, où l’allégeance politique semble de plus en plus dicter les choix de leadership, on ne peut s’empêcher de se demander : quel avenir réserve à nos universités ? Resteront-ils les lieux de réflexions et d’enquêtes diverses, ou succomberont-ils aux pressions des manœuvres politiques ? La discussion ne fait que commencer et toutes les parties prenantes – étudiants, professeurs et législateurs – doivent s’y engager pour aller de l’avant.